À l’été 1942, la Roumanie, engagée dans une guerre de coalition avec l’Allemagne depuis 1941, remet en lice l’essentiel de ses forces — deux armées (231 000 hommes) — pour une nouvelle campagne contre l’Union soviétique. En prêtant main-forte à l’armée d’Hitler qui s’enfonce dans les profondeurs russes, vers le Don, la Volga et Stalingrad, elle espère régler une fois pour toutes le sort de l’Armée rouge. Cet engagement massif fait de la Roumanie l’alliée du Reich la plus active sur le front de l’Est: sa 3e armée doit flancgarder la 6e armée allemande du général Paulus sur le Don, à l’ouest de Stalingrad ; sa 4e armée doit faire de même dans la steppe des Kalmouks, au sud de la ville. Mais le déclenchement par les Soviétiques de l’opération « Uranus », le 19 novembre 1942, met un terme à l’avancée victorieuse des Roumains, la victoire russe de Stalingrad provoquant leur recul.
Si la bataille mythique de Stalingrad fait toujours l’objet d’une abondante littérature, le rôle des Roumains dans cette campagne reste, dans le détail, largement méconnu. C’est en se fondant sur les archives roumaines et les travaux de grands historiens étrangers
que l’auteur a reconstitué, pour la première fois en français, cette tragique épopée, véritable « Golgotha de l’Est». Motifs politiques, potentiel économique, buts de guerre, opérations militaires, relations entre Roumains et Allemands… cette étude rigoureuse, qui permet de suivre l’évolution des deux armées au jour le jour, apporte, à tous les niveaux, des révélations surprenantes qui permettent d’aborder la guerre à l’Est sous un angle complètement nouveau.